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annick
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annick [11 février 2015]
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 === note 04: montage, matière, modelage === === note 04: montage, matière, modelage ===
  
-<note wiki>En décembre dernier le livre a fait l'​objet de deux nouvelles critiques. L'une par  Vincent ​Amiel  ​(Positif) qui insiste sur la notion de montage — «  la grande idée du livre  » — d'où il résulterait «  un passionnant parcours  » de lecture. L'​autre,​ par  Jonathan Rosenbaum, critique américain bien connu des cinéphiles de l'​Hexagone,​ qui replace le livre dans ce qui est désigné comme un «  interactive,​ multimedia art project  » dont  ​Passage  ​serait le «  centerpiece  » — où j'​inviterais,​ selon Rosenbaum, les lecteurs [à] «  to make their own montages and do their own editing  ». +<note wiki>En décembre dernier le livre a fait l'​objet de deux nouvelles critiques. L'une par  [[http://​ouvrirlecinema.org/​images/​annick/​pas/​Positif_pdc4992.jpg|Vincent ​Amiel]] ​(Positif) qui insiste sur la notion de montage — «  la grande idée du livre  » — d'où il résulterait «  un passionnant parcours  » de lecture. L'​autre,​ par  [[http://​www.jonathanrosenbaum.net/​2019/​11/​43966/​|Jonathan Rosenbaum]], critique américain bien connu des cinéphiles de l'​Hexagone,​ qui replace le livre dans ce qui est désigné comme un «  interactive,​ multimedia art project  » dont  ​//​Passage//​  ​serait le «  centerpiece  » — où j'​inviterais,​ selon Rosenbaum, les lecteurs [à] «  to make their own montages and do their own editing  ».\\  
-D'​emblée leur lecture m'a donné l'​impression de toucher du doigt, deux traditions, deux logiques pour organiser son propre discours, deux styles d'​écriture pour arriver éventuellement à des interprétations et/ou à des jugements. L'une, à laquelle je suis plus habituée, qui adopterait un enchaînement causal des idées. L'​autre,​ où l'on ne chercherait pas à expliquer ni à aboutir ou démontrer immédiatement tel ou tel jugement mais où les mots serviraient à construire comme une nouvelle matière laissant apparemment pour plus tard (au lecteur, notamment) l'​interprétation et le jugement. +D'​emblée leur lecture m'a donné l'​impression de toucher du doigt, deux traditions, deux logiques pour organiser son propre discours, deux styles d'​écriture pour arriver éventuellement à des interprétations et/ou à des jugements. L'une, à laquelle je suis plus habituée, qui adopterait un enchaînement causal des idées. L'​autre,​ où l'on ne chercherait pas à expliquer ni à aboutir ou démontrer immédiatement tel ou tel jugement mais où les mots serviraient à construire comme une nouvelle matière laissant apparemment pour plus tard (au lecteur, notamment) l'​interprétation et le jugement.\\  
-Ma «  boîte à outils  » est bien pauvre pour y voir clair. Mais je sens bien que dans le mode de Rosenbaum se dessine une façon «  pragmatique  » de construire son discours, de raisonner. Démêler les fils de ma pensée, cela risque d'​être long car je ne sais pas trop de quels outils (notion, concept) faire usage. Je vais donc y aller à tâtons. Sans chercher à «  viser juste  » du premier coup. +Ma «  boîte à outils  » est bien pauvre pour y voir clair. Mais je sens bien que dans le mode de Rosenbaum se dessine une façon «  pragmatique  » de construire son discours, de raisonner. Démêler les fils de ma pensée, cela risque d'​être long car je ne sais pas trop de quels outils (notion, concept) faire usage. Je vais donc y aller à tâtons. Sans chercher à «  viser juste  » du premier coup.\\  
-+ 
-Déjà, pour les francophones piètres anglophones comme moi, la distinction entre «  montage  » et «  editing  » peut devenir un casse-tête chinois (tout comme différencier «  to make  » et «  to do  » !), mais dans sa proposition d'​articuler le livre au sein d'un projet multimedia interactif il me semble que Rosenbaum nous incite davantage à envisager le montage selon un agencement disons, spatial, en plan, en carte, en surface, plutôt qu'en une articulation temporelle, linéaire (à l'​image,​ celui-ci, du «  passionnant parcours  » d'​Amiel). + 
-L'​image du  corps  du livre comme  ruban  continu/​discontinu relèverait aussi de cet aspect temporel du montage, tout comme la prise de position de  Godard  ​(«  Le seul film à raconter l'​histoire du cinéma  »). Que des lectures transversales soient possibles ne nous fait (ne nous ferait) pas forcément quitter le temporel-linéaire,​ tout comme d'​ailleurs l'​anachronisme  du montage. +I\\  
-J'en viens à penser que réclamer, appeler, attendre une version «  numérique  » du livre, c'​est-à-dire un e-book (copie conforme du contenu adaptée à la lecture sur écran) relèverait du temporel (façonchronos),​ poursuivant ainsi la marche sur le chemin déjà tracé de l'​histoire des supports de l'​écriture (à la suite, en continuation,​ de l'ère du livre et de l'​imprimerie)+Déjà, pour les francophones piètres anglophones comme moi, la distinction entre «  montage  » et «  editing  » peut devenir un casse-tête chinois (tout comme différencier «  to make  » et «  to do  » !), mais dans sa proposition d'​articuler le livre au sein d'un projet multimedia interactif il me semble que Rosenbaum nous incite davantage à envisager le montage selon un agencement disons, spatial, en plan, en carte, en surface, plutôt qu'en une articulation temporelle, linéaire (à l'​image,​ celui-ci, du «  passionnant parcours  » d'​Amiel).\\  ​ 
 +L'​image du  corps  du livre comme  ruban  continu/​discontinu ​(cf. [[http://​ouvrirlecinema.org/​ansedonia/​fichiers/​Passage4992_1-16.pdf|mode d'​emploi]]) ​relèverait aussi de cet aspect temporel du montage, tout comme la prise de position de  [[http://​ouvrirlecinema.org/​images/​annick/​pas/​Passage_CollageJLG.jpg|Godard]]  ​(«  Le seul film à raconter l'​histoire du cinéma  »). Que des lectures transversales soient possibles ne nous fait (ne nous ferait) pas forcément quitter le temporel-linéaire,​ tout comme d'​ailleurs l'​anachronisme  du montage. 
 +J'en viens à penser que réclamer, appeler, attendre une version «  numérique  » du livre, c'​est-à-dire un e-book (copie conforme du contenu adaptée à la lecture sur écran) relèverait du temporel (façonchronos),​ poursuivant ainsi la marche sur le chemin déjà tracé de l'​histoire des supports de l'​écriture (à la suite, en continuation,​ de l'ère du livre et de l'​imprimerie).\\  ​
 Ici, il me faudrait revoir la question du terme même de mimesis et, surtout, de ses  traductions. Ici, il me faudrait revoir la question du terme même de mimesis et, surtout, de ses  traductions.
-Lorsqu'​on s'​interroge sur le copier-coller,​ sur la copie, sur la reproduction,​ on resterait, il me semble sur ce registre du  chronos. Et s'il demeure le seul registre pris en considération,​ qu'​est-ce qui arrive  ? On cours le risque, entre autre, de se focaliser sur les procédés d'​accumulation (pur quantitatif),​ de maîtrise, de toute puissance  : tout contrôler, ne rien perdre, ne rien oublier. ​Le  Big Data  ​devenu fantasme. Sous l'​empire,​ l'​emprise du classement par répertoire,​ de la structure figée en une accumulation de  cotes bibliographiques  pour y retrouver par un clic l'​information recherchée. On a alors tendance à ne tenir compte que du contenu de cette information,​ de sa signification,​ indépendamment de son  contexte, de la  situation, dont le lecteur est partie prenante. Les bibliothèques,​ les répertoires,​ les  Big Data  sont bien sûr indispensables. Mais, mais… s'ils deviennent un modèle pour tout  ? +Lorsqu'​on s'​interroge sur le copier-coller,​ sur la copie, sur la reproduction,​ on resterait, il me semble sur ce registre du  chronos. Et s'il demeure le seul registre pris en considération,​ qu'​est-ce qui arrive  ? On cours le risque, entre autre, de se focaliser sur les procédés d'​accumulation (pur quantitatif),​ de maîtrise, de toute puissance  : tout contrôler, ne rien perdre, ne rien oublier. ​Le //Big Data//​  ​devenu fantasme. Sous l'​empire,​ l'​emprise du classement par répertoire,​ de la structure figée en une accumulation de  cotes bibliographiques  pour y retrouver par un clic l'​information recherchée. On a alors tendance à ne tenir compte que du contenu de cette information,​ de sa signification,​ indépendamment de son  contexte, de la  situation, dont le lecteur est partie prenante. Les bibliothèques,​ les répertoires,​ les  Big Data  sont bien sûr indispensables. Mais, mais… s'ils deviennent un modèle pour tout  ?\\  
-Corollaire de cette inclination à accumuler, répertorier,​ contrôler, le tout couronné par une obsession de la perte (le sens de la mémoire perverti), s'​invite,​ sans crier gare, la prégnance de la propriété,​ de l'​appropriation,​ version  économique  du narcissisme (Freud). Personne n'y échappe. +Corollaire de cette inclination à accumuler, répertorier,​ contrôler, le tout couronné par une obsession de la perte (le sens de la mémoire perverti), s'​invite,​ sans crier gare, la prégnance de la propriété,​ de l'​appropriation,​ version  économique  du narcissisme (Freud). Personne n'y échappe.\\  
-Et voici que surviennent alors des questions telles que l'​originalité de l'​œuvre,​ le plagiat, le droit d'​auteur. Une école d'art de Stuttgart, Akademie Schloss Solitude — qui vient d'​ailleurs de commander pour sa bibliothèque un exemplaire du livre — organise prochainement ​unejournée ​d'études  ​sur ce thème. +Et voici que surviennent alors des questions telles que l'​originalité de l'​œuvre,​ le plagiat, le droit d'​auteur. Une école d'art de Stuttgart, Akademie Schloss Solitude — qui vient d'​ailleurs de commander pour sa bibliothèque un exemplaire du livre — organise prochainement ​une [[http://​www.akademie-solitude.de/​en/​events/​quotes-appropriation~no3700/​|journée ​d'études]]  ​sur ce thème.\\  
-Immense montage de fragments méticuleusement référencés ​decoupures  ​de presse, elles-mêmes  citations  de paroles recueillies et transcrites,​  Passage du cinéma, ​4992  ​questionne à sa manière une problématique très actuelle, donc. +Immense montage de fragments méticuleusement référencés ​de coupures  ​de presse, elles-mêmes  citations  de paroles recueillies et transcrites, ​//Passage du cinéma,4992// ​questionne à sa manière une problématique très actuelle, donc. 
-II + 
-Quand il se pose la question :  Qu'​est-ce que c'est ?Rosenbaum ne cherche pas à trouver le bon classement pour définir le livre (Amiel, lui, en passe par la négation : « Ce n'est pas un livre comme les autres. Il se présente comme un dictionnaire ou une encyclopédie… »). Rosenbaum part de ce qu'il a concrètement sous les yeux : que contient le livre ? Et d'​énumérer : page de titre, remerciements,​ dédicace, introduction,​ etc… Il finira par s'​essayer (« Let me attempt ») à ce qu'il nomme un  mini- montage  selon le « paraphrasing » et le « cataloguing » à partir des fragments composants deux entrées choisies au sein des 548 :  citationet  ​influence  — et repérant au passage un oubli de date dans la référence d'un des fragments ! + 
-Il rend compte d'un montage en produisant un nouveau montage. Il passe par le  faire, le « to make ». Il met la main à la pâte, il modèle, il façonne (fictionne ​?) selon sa propre lecture, singulière,​ tout comme chacun des lecteurs invités face au livre [à] «  to make their own montages and do their own editing »+II\\ 
-Au fond, Rosenbaum, met en avant,  ​fonde  ​le discours qui structure sa critique sur la  fonction créatrice  de la lecture (inséparable de celui qui lit) ignorant un schéma linéaire de type : 1-réception;​ 2-production de sens.+Quand il se pose la question :  Qu'​est-ce que c'est ? Rosenbaum ne cherche pas à trouver le bon classement pour définir le livre (Amiel, lui, en passe par la négation : « Ce n'est pas un livre comme les autres. Il se présente comme un dictionnaire ou une encyclopédie… »). Rosenbaum part de ce qu'il a concrètement sous les yeux : que contient le livre ? Et d'​énumérer : page de titre, remerciements,​ dédicace, introduction,​ etc… Il finira par s'​essayer (« Let me attempt ») à ce qu'il nomme un  mini- montage  selon le « paraphrasing » ​et le « cataloguing » ​à partir des fragments composants deux entrées choisies au sein des 548 :  citation et  influence  — et repérant au passage un oubli de date dans la référence d'un des fragments !\\  
 +Il rend compte d'un montage en produisant un nouveau montage. Il passe par le  faire, le « to make ». Il met la main à la pâte, il modèle, il façonne (fictionne ?) selon sa propre lecture, singulière,​ tout comme chacun des lecteurs invités face au livre [à] « to ​make their own montages and do their own editing ».\\  
 +Au fond, Rosenbaum, met en avant, ​fonde le discours qui structure sa critique sur la  fonction créatrice  de la lecture (inséparable de celui qui lit) ignorant un schéma linéaire de type : 1-réception;​ 2-production de sens.\\ 
 Avec cette manière (cette logique) d'​aborder les choses, sous le signe de la part créatrice de chacun des  praticiens  du livre (la monteuse-scribe-plasticienne,​ le lecteur, le critique) que deviennent les remarques sur la copie, la reproduction,​ le copier-coller,​ l'​originalité de l'​œuvre,​ le plagiat, le droit d'​auteur,​ etc. ?</​note>​ Avec cette manière (cette logique) d'​aborder les choses, sous le signe de la part créatrice de chacun des  praticiens  du livre (la monteuse-scribe-plasticienne,​ le lecteur, le critique) que deviennent les remarques sur la copie, la reproduction,​ le copier-coller,​ l'​originalité de l'​œuvre,​ le plagiat, le droit d'​auteur,​ etc. ?</​note>​
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 +==== 23 mars 2015 ====
 +=== note 05:la suite… ===
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 +<note wiki>… à venir… en phase de  [[http://​www.balat.fr/​Le-Musement-de-Peirce-a-Lacan.html|musement]]…
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 +/​fragmenter/​citer/​monter/​ [partager]
  
  
 +/​disposer/​agencer/​construire/​ [vers une logique « [[http://​ouvrirlecinema.org/​pages/​reperes/​constel/​fonctpoet.html|poétique]] »,​ une logique du « [[http://​ouvrirlecinema.org/​pages/​reperes/​constel/​fonctpoet.html|vague]] »]</​note>​