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L'écart, la distance, la représentation de l'absence, l'écho

Pierre Legendre, Dieu au Miroir. Étude sur l'institution des images, Fayard, 1994

(Extraits du chapitre I “L'instance de la représentation pour le sujet” (p.41-48).

C'est ardu, très (trop) dense, compliqué. A chaque fois que je relis ce passage, j'ai l'impression que je n'avais rien compris à la lecture précédente — Mais le puzzle, au fil des lectures, devient un peu plus clair, plus organisé— Ceci exprimé, pour qu'un sentiment de découragement ne vous envahisse pas totalement. On en tirera des bribes quand vous vous sentirez prêtes… on n'en parlera peut-être pas du tout… et vous en parlerez peut-être ailleurs, plus tard…

Je lis toujours ce texte en pensant au dispositif cinématographique entre le spectateur et l'écran (que ce soit l'écran du Rex ou l'écran TV).

Je n'avais pas du tout imaginé reprendre ce texte pour la première année d'Ouvrir le cinéma. Il se trouve que, de fil en aiguille, à partir de l'idée de Bachelard sur la part élève et la part maître(1), c'est par le biais de la poésie (Rimbaud, puis Ovide) que l'on arrive à cette question centrale : en tant qu'être humain l'image est indissociablement liée à ce qui nous constitue comme sujet. Le travail de Pierre Legendre nous permet de repérer deux façons de considérer l'image : d'abord dans sa fonction de trace, quand elle vient à la place de quelque chose qui n'est pas là, quand elle représente donc une absence (Un travail ultérieur sera à faire sur la différence entre trace et empreinte). En même temps, sans que l'on puisse isoler cette seconde façon de la première, c'est par notre image, — notre image (notre reflet) qui nous regarde, qui nous parle (qui nous répond, qui nous dit tu es untel), — cette image-narcissique donc, que nous prenons conscience de notre existence.

Entre notre image et nous, il y a un lien, mais ce lien doit être séparateur, sous peine de mort. Avec cette idée très forte que l'image ne concerne pas seulement le regard mais la parole, le langage. C'est la parole qui fait le lien entre le sujet et son image (sa “fiction”, sa représentation).

Proposition

Alors, devant nos craintes face aux enfants qui paraît-il perdent tout repère, ne distinguent plus le “réel” du “virtuel” (la formule n'est pas juste mais c'est celle qu'on peut lire dans les médias) avec tous ces jeux vidéo et ces films à effets spéciaux où la réalité sensible n'est plus le reférent, ces enfants qui ne savent pas s'exprimer, qui ne savent plus trop qui ils sont, — j'aurais bien envie de revenir au fondement, à Narcisse : Avec une bassine d'eau comme “outil pédagogique”, écouter ce que nous disent, nous dessinent, nous écrivent les très jeunes enfants quand ils se regardent dans l'eau et que leur image les regarde (au risque de vous faire sourire…)

(1) “L'expérience dans laquelle je m'apparais comme un autre moi-même est une expérience pédagogique. Quand je vérifie un calcul, je me juge calculant : En forçant un peu les personnages et en soulignant l'importance de l'instance pédagogique, je peux dire que je me dédouble en professeur et écolier (Bachelard, Le rationnalisme applique). L'école ne fait donc qu'extérioriser un enseignement virtuel, celui que l'esprit se donne à soi-même. Et c'est cet enseignement par dialogue interne qui seul rend possible l'enseignement effectif. Michel Fabre, Bachelard, éducateur, Puf (1995), p.132.



 

 

Ouvrir le cinéma

   
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