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Cet espace est destiné à occuper la fonction de Table de travail :

On y dépose des éléments proposés en partage aux rédacteurs éventuels des différents carnets de bords [et donc aussi aux lecteurs potentiels]. Des éléments que nous devons avoir constamment sous les yeux, à portée de main, afin de pouvoir y revenir sans cesse lorsque nous sommes au travail (écrire, filmer, enseigner). Les éléments actuellement sur la table sont en rapport avec des notions très importantes dont nous avons besoin et dont l'usage principal qui en est fait en général obscurcit peut-être une partie de leur puissance.

Quelle différence entre les deux rubriques à table et à lire ?

à table
porte donc sur des points théoriques précis et nous aide à nous familiariser avec eux, elle aurait un caractère assez didactique,

tandis que les textes rassemblées dans à lire sont offerts à une lecture flottante, multiple, qui peut prendre son temps pour comprendre; ils sont en quelque sorte destinés à nous faire découvrir des notions, des concepts au travail dans un texte mais qu'il faudrait faire ressortir, mettre en évidence.

Ce sont presque deux mouvements de travail inverses qu'il nous faut accomplir. Nous avons besoin des deux.

Questionner :

Martin Heidegger , Essais et conférences, « La question de la technique », Gallimard, Tel, 1958-2001, p.9.
Questionner, c'est travailler à
un chemin, le construire. C'est pourquoi il est opportun de penser avant tout au chemin et de ne pas s'attacher à des propositions ou appellations particulières. Le chemin est un chemin de la pensée. Tous les chemins de la pensée conduisent, d'une façon plus ou moins perceptible et par des passages inhabituels, à travers le langage.

Gilles Deleuze, Le Bergsonisme, Puf, 1968, p. 3-4.
« Nous avons le tort de croire que le vrai et le faux concernent seulement les solutions, ne commencent qu’avec les solutions. Ce préjugé est social (car la société, et le langage qui en transmet les mots d’ordre, nous “donnent” des problèmes tout faits, comme sortis des “cartons administratifs de la cité”, et nous imposent de les “résoudre”, en nous laissant une maigre marge de liberté). Bien plus, le préjugé est infantile et scolaire : c'est le maître d'école qui “donne” des problèmes, la tâche de l’élève étant d'en découvrir la solution. Par là nous sommes maintenus dans une sorte d’esclavage. La vraie liberté est dans un pouvoir de décision, de constitution des problèmes eux-mêmes : ce pouvoir, “semi-divin”, implique aussi bien l’évanouissement des faux problèmes que le surgissement créateur des vrais. « La vérité est qu’il s‘agit, en philosophie et même ailleurs, de trouver le problème et par conséquent de le poser, plus encore que de le résoudre.
Car un problème spéculatif est résolu dès qu’il est bien posé. J’entends par là que la solution en existe alors aussitôt, bien qu’elle puisse rester cachée et, pour ainsi dire, couverte : il ne reste plus qu’à la découvrir. Mais poser le problème n’est pas simplement découvrir, c’est inventer. La découverte porte sur ce qui existe déjà, actuellement ou virtuellement ; elle était donc sûre de venir tôt ou tard. L’invention donne l’être à ce qui n’était pas, elle aurait pu ne venir jamais. Déjà en mathématiques, à plus forte raison en métaphysique, l’effort d’ invention consiste le plus souvent à susciter le problème, à créer les termes en lesquels il se posera. Position et solution du problème sont bien près ici de s’équivaloir : les vrais grands problèmes ne sont posés que lorsqu’ils sont résolus » ». [La citation de Bergson est extraite de La Pensée et le mouvant]

Sigmund Freud, Inhibition, symptôme et angoisse, 1926, Puf, 1993, p. 3-5, Œuvres complètes ou coll. Quadrige.
Accès à la V.O.

Notre usage de la langue nous amène à différencier, dans la description de phénomènes pathologiques, des symptômes et des inhibitions, mais il n'attribue pas beaucoup de valeur à cette différence. Si ne se présentaient pas à nous des cas de maladie dont il nous faut bien dire qu'ils montrent seulement des inhibitions et pas de symptômes, et si nous ne voulions pas savoir quelle est la condition pour cela, nous aurions à peine intérêt à délimiter l'un par rapport à l'autre les concepts d'inhibition et de symptôme.

Ces deux concepts n'ont pas poussé sur le même terrain.
Inhibition a une relation particulière avec la fonction et ne signifie pas nécessairement quelque chose de pathologique, on peut aussi nommer une restriction normale d'une fonction : inhibition de celle-ci. Symptôme au contraire ne veut rien dire d'autre qu'indice d'un processus morbide. Une inhibition peut donc être aussi un symptôme. L'usage de la langue procède donc de telle sorte qu'il parle d'inhibition là où on est en présence d'un simple abaissement de la fonction, de symptôme là où il s'agit d'une modification inhabituelle de celle-ci ou d'une nouvelle opération. Dans bien des cas, il semble laissé à l'arbitraire de décider si l'on veut mettre l'accent sur le côté positif ou sur le côté négatif du processus pathologique, désigner son succès comme symptôme ou comme inhibition. Tout cela n'est vraiment pas intéressant et la façon de poser la question, qui fut notre point de départ s'avère peu féconde.

L'inhibition étant, du point de vue conceptuel, si intimement rattachée à la fonction, on peut avoir l'idée d'examiner les diverses fonctions du moi en vue d'observer sous quelles formes leur perturbation se manifeste dans chacune des affections névrotiques. Nous choisissons pour cette étude comparative : la fonction sexuelle, l'alimentation, la locomotion et le travail professionnel. […] Nous pourrions étendre cette vue d'ensemble à d'autres fonctions, mais nous ne saurions nous attendre par là à obtenir davantage. Nous n'irions pas au-delà de la surface des manifestations. Décidons-nous pour cette raison en faveur d'une conception qui ne laisse plus grand-chose d'énigmatique au concept d'inhibition. L'inhibition est l'expression d'une restriction fonctionnelle du moi qui peut elle-même avoir des causes très diverses.

Dernière mise à jour : 14 août 2025.

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