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Le pathique [contexte 1] [contexte 2]


Jean Oury, « Le pré-pathique et le tailleur de pierre », Chimères, n°  40, Les enjeux du sensible, 2e partie (Le bruit du temps), automne 2000, p. ?. [Ouvrez !]

« Le pathique est un terme qui a été élaboré par Viktor von Weizsäcker, par Erwin Strauss et de nos jours par Henri Maldiney et Jacques Schotte. Or il faut déjà “être là” pour être dans le pathique. Cela correspond à quelque chose de l’ordre des sentiments les plus primordiaux. Ce qui donne la qualité même de la rencontre, c’est le pathique, lequel se définit par des verbes pathiques, qui impliquent toujours un mouvement. En allemand, on parle du “pentagramme pathique” alors qu’en français il n’y a que trois verbes pathiques : vouloir, pouvoir, devoir. Par exemple, les deux acceptions en allemand de pouvoir sont können et dürfen. Können exprime la capacité de tandis que dürfen, Jacques Schotte le traduit par oser se permettre de. Dürfen est un verbe essentiel quand on est en rapport avec quelqu’un : est-ce que l’on ose se permettre de ? »

Henri Maldiney, Aîtres de la langue et demeures de la pensée, chapitre I « Genèse du temps. Les noms du temps et les dimensions du verbe », éditions L’Âge d’homme, 1975, p. 14-15. Réédité aux Éditions du cerf (2012).

« Le sujet engagé dans l'action ou vers la chose l'éprouve selon son propre pathos — que précisément le mode indique. La dimension modale est une dimension pathique. Sous la terminologie ordinaire des grammairiens qui définissent les formes modales comme expressives de volonté, sentiment, doute, incertitude, souhait, regret, ordre, défense, éventualité, concession, but… affleurent en ordre dispersé les catégories — correspondant à autant de moments critiques — que V. von Weizsäcker a mis en évidence au niveau biologique et sans lesquelles, il n'y a pas de compréhension rigoureuse du vivant : “Dessein, attente, surprise, danger, menace, sécurité, arbitraire et liberté, décision et détermination”, tous ces termes “expriment la situation du vivant, la manière d'exister que nous nommons pathique*” ; et ce qui vaut pour le vivant vaut également ici pour le sujet qui n'existe qu'à répondre à une mise en demeure d'être ou de n'être pas. Souhait, désir, vouloir, impliquent quelqu'un, supposent un sujet qui souhaite, désire ou veut et qui, en cela même, vise à l'appropriation de la chose, du vivant ou de l'autre. Mais cette appropriation ne suppose pas de soi une temporalité divisée en époques. […] L'impératif, l'optatif, le désidératif, le subjonctif situent le procès dans la perspective de situations et de comportements spécifiques où le sujet se trouve engagé dans des rapports à la fois intra- et intersubjectifs. ils vérifient cette remarque conclusive de von Weizsäcker : “L'application des catégories pathiques nous contraint de les rencontrer en quelqu'un qui se trouve en relation avec un autre. Les catégories biologiques (et linguistiques) ne sont pas seulement subjectives, elles sont aussi sociales.*” »
*V. von Weizsäcker, Der Gestaltkreis, 3e édition, Stuttgart, 1967.

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