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depuis le début
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à table
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> carnets d'annick
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à lire
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VERSION 2004-2007
NOTRE
HISTOIRE
Pendant quatre ans Olc a fonctionné sous
la forme d’un petit groupe renouvelé chaque
année, le temps de six réunions (de novembre à avril).
Les deux dernières années, parallèlement à la
lecture critique de textes, ses membres ont eu la possibilité d’en
passer par le poïen :laisser
apparaître des images mouvantes et sonores grâce
la technique cinématographique, c’est-à-dire
grâce à l’inscription du mouvement sur
un support (kinesis, graphein).
Tout en maintenant cette association:lecture critique et enregistrement d’images, Ouvrir le cinéma propose à partir de septembre 2004 un travail en réseau s’appuyant sur le site existant.
Des rencontres pourront être organisées mais elles ne seront plus systématiques comme précédemment. L'entrée dans le groupe est donc indépendante du lieu de résidence.
Le nouveau projet est de composer un groupe permanent mais ouvert (pas de durée fixée à cette permanence) dont les membres acceptent de mettre en jeu leur propre questionnement de l’image cinématographique sur la base des orientations déjà engagées et qui parcourent les textes consultables en ligne.
Chaque membre possède son espace («carnet de bord»). Un espace commun («à table») est réservé aux éléments amenés à faire sens pour tous les membres du groupe et qui peuvent donc être partagés ou susceptibles de le devenir.
Quatre textes vous sont proposés pour éveiller la pensée. Ils forment un montage autour de la question du mouvement et du sens.
Ouvrir le cinéma est une initiative d' Annick Bouleau.
Au terme de ces quatre années, est-il possible de déplier, d'ouvrir, la devise d'Olc: « Le geste, la parole, le penser : détour(s) » ?
Proposons cette hypothèse :
Nos modes de penser l'image cinématographique s'appuient sur une tradition véhiculée notamment par le vocabulaire que nous utilisons pour exprimer ces pensées. Les mots, les concepts, parlent à notre place et nous subissons souvent inconsciemment leur pouvoir.
La plupart des auteurs convoqués dans les différents textes écrits au fil des séances et que l'on retrouve dans Constellation nous ont portés vers une remise en question de notre héritage culturel et plus particulièrement de notre héritage platonicien.
Nous ne pouvons nous contenter de ce constat mais devons “y aller voir” encore de plus près. Etre au plus près de son objet, c'est la façon dont les Grecs entendaient la théorie.
Nous allons continuer donc à théoriser de deux façons :
Au plus près des pensées, des auteurs, pouvant nous éclairer sur notre héritage, et découvrir ou redécouvrir des pensées enfouies, oubliées, toujours actives ou offusquées.
Au plus près de l'image cinématographique, dans le geste même de son apparition, soit dans le moment de son enregsitrement, soit dans le moment de son rapprochement avec d'autres images. QU'EN EST-IL DU CINEMA ET DE LA CONNAISSANCE ? QU'EN EST-IL DU CINEMA ET NOUS ?
En privilégiant, d’emblée la relation au cinéma plutôt que l’objet-cinéma, Ouvrir le cinéma s’est écarté, dès sa naissance, de la traditionnelle question : qu’est-ce que le cinéma ?
Notre objectif est de découvrir les conséquences d’un tel choix.
Ouvrir le cinéma cherche à changer de formule, mais pas de style : bien se garder du « général » et de la recherche d’une définition quelconque. En rester à la possibilité du singulier.
Énigmatique ? Poursuivez votre lecture…
Il y a de multiples façons de s’intéresser au cinéma et chacune d’elles en laisse apparaître un visage, une forme, un aspect.
Ouvrir le cinéma propose d’aller à la rencontre de l’une de ces formes.
A qui veut bien l'entendre.
Un groupe est à former, mais le temps ne presse pas.
Braque écrivait:
Construire, c’est assembler des éléments homogènes. Bâtir, c’est lier des éléments hétérogènes.
Chercher et trouver ceux qui ont besoin de cette unité des contrastes: homogène/hétérogène, mouvement/repos, être/devenir…, pour remettre en jeu, sans cesse, leur propre questionnement du cinéma.
Au plus près du cinéma
Quelque chose qui a affaire avec le sentiment d’exister.
Avoir les pieds sur terre participe de ce sentiment-là. Le cinéma, pour avoir les pieds sur terre.
La technè (l’ars) cinématographique, pour goûter ce sentiment terrestre.
Puis,
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches.
Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous.
Voici:
Il y a des fleurs sur terre, mais voici ces fleurs qui me sont destinées.
L'affaire n’est pas de les posséder mais d’être en leur présence.
Au plus près de la nature:devant ce bouquet de freesias orangés qui me sont offerts.
Au plus près de la langue:devant ces deux vers de Baudelaire qui me surprennent au détour d’un texte de Jean Beaufret.
Au plus près du cinéma:devant ce gros plan en noir et blanc du visage-corolle d’Anna Karina face à la Jeanne de Dreyer (Vivre sa vie).
La présence du singulier me met en contact, au plus près, avec l’être des choses.
Au plus près de l’être:amis de la sophia. Philosophie.
Sophia:sagesse, science, habileté.
Amis du savoir : tout à la fois, amis de la sagesse et amis de la science (possession de la science).
Savoir-sagesse. Savoir-pouvoir.
Connaître, en étant au plus près, « les yeux fixés sur l’essentiel » (Beaufret). La théorie et la pratique font corps et ne sont pas séparés comme on nous l’enseigne trop souvent.
Premier temps : le singulier
La fleur, comme elle est : un freesia. Ce qu’elle me donne à voir (savoir-sagesse) dans le mouvement même de son paraître, de sa présence.
Deuxième temps : le général
Qu’est-ce qu’un freesia ?
La définition (savoir-pouvoir) m’éloigne de la fleur colorée et odorante.
Ouvrir le cinéma privilégie le premier temps du voici, du singulier, de l’ instant vécu.
Filmer et voir ce que cela donne devient un geste, une pratique théorique. Pour que chacun trouve un sens à son propre geste.
Voir, savoir, laisser apparaître une image.
Existe-t-il un mot disant tout cela? Oui : c'est le
verbe imaginer. Poétique du cinéma
Depuis ces gestes, depuis ces pratiques qui font sens, individuellement, singulièrement, sera-t-il possible de laisser apparaître des valeurs communes à partager?
Constellation
Accompagnant ces gestes:des auteurs, des pensées, qui comptent pour Ouvrir le cinéma. Au rythme des rencontres et du travail, des extraits sont associés, montés, formant un bâti nommé «Constellation», pour se repérer.
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