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Confidences 29 : novembre 2016 >>> [pdf]
« Oury disait toujours le nom d’un auteur d’un concept. Il fallait alors se plonger dans l’œuvre avec les annexes et les contextes pour avoir une petite idée du sens de ce terme au sens de Heidegger, au sens de Kierkegaard, etc... On découvrait un océan, on était tranquille, assuré de ne pas avoir le sens du dictionnaire où le cas du concept est réglé en une ligne… » (Michel Balat)
C'est sur cet océan traversé de courants que croise Ouvrir le cinéma.
Comme les marins, il est d'usage de faire le point, de communiquer (au moins) de temps en temps sa position…
Aujourd'hui, Ouvrir le cinéma vous présente sa position 7 (octobre 2016) qui introduit à une nouvelle version de la rubrique Constellation [->], à la fois sa boîte à outils et sa boussole pour le travail (toutes pratiques confondues) auquel le site donne accès :
« Le matelas des expériences »
On avance, d'une manière abductive, hypothétique, que :
Ouvrir le cinéma fomente, provoque un mouvement de déplacement à propos de ce que l'on entend communément par « cinéma » : mouvement ayant pour office d'en faire apparaître les entours. Nous entendons en cela une convocation de nos manières d'accueillir, de traduire, d'interpréter les traditions qui fondent nos discours et nos pratiques selon un processus permanent d'analyse et de mise en question. Mettre en relation nos propres expériences avec celles qui nous « portent » : repérer ce « matelas des expériences » — pour reprendre une expression de Pierre Delion.
On pourrait alors dire que nous avons choisi de nous placer dans le contexte d’une économie élargie, générale, non restreinte à celle du cinéma.
Comment s'y prendre ? Comment ne pas s'y perdre ? Comment ne pas écraser la complexité ? Comment ne pas simplifier en faisant appel en toute circonstance, comme par automatisme, à un système de pensée binaire (continu/discontinu, analyse/synthèse, ouvert/fermé, dehors/dedans, théorie/pratique…) ?
« L'erreur quotidienne et commune, écrit Michel Serres… le dualisme appelle à la bataille, où meurt la pensée neuve, où disparaît l'objet, continue-t-il… Il faudrait injecter de la paix pour y voir un peu plus clair… »
Ouvrir le cinéma, espace en vue du possible
Ouvrir occasionne une béance qui n’existe pas sans bords, sans limites. La limite, en mouvement permanent, a engendré une dynamique. Son origine est son devenir (Goethe), son existence. Elle n’est pas posée pour qu’on l’atteigne ou la dépasse en créant un dehors et un dedans (à l'instar de la frontière, par exemple), mais pour nous servir de repère. Comme l'horizon.
Multiplier les limites crée des relations nouvelles, des articulations nouvelles : s'ébauche alors une structure ouverte sous le signe du possible, de l'accueil, de la rencontre, du partage.
Se déplacer dans un espace qui ne dépend pas d'un centre (repoussant les marges), mais, en chevauchant les limites, contribuer dans notre singularité à la variation de la norme, en faire un usage mineur et non un modèle à imiter (Sauvagnargues, Deleuze).
La limite relève du rythme (Benveniste), de la « forme en formation » — ladite Gestaltung (Oury, Maldiney) —, sans « consistance organique » (Benveniste) et nous donne accès, par un saut, au domaine de la création comme à celui de la décision et de l'expérience.
[Notre] « capacité inventive n'est pas de l'ordre du jugement : elle est d'abord un rapport pratique aux choses… […] … elle est autant une connaissance qu'un affect et une action. » (Beaubois, Simondon).
En cela,
Considérer le moment pathique : « quand le sujet engagé dans l'action ou vers la chose l'éprouve selon son propre pathos » (Maldiney) : il y a, il m'arrive… Avant toute distinction sujet/objet, « Cette co-naissance au monde n'est pas d'ordre informatique, écrit Maldiney, l'expression qu'en cherche Cézanne n'est pas une représentation réglée par un code. […] code et sentir sont antinomiques. »
Antérieur à tout représentation, le sentir est distinct du percevoir « où existe une relation intentionnelle et oppositionnelle à l'objet perçu » (Schotte). C'est sur cette base, par un déplacement d'une phénoménologie de la perception vers une phénoménologie du sentir (Straus, Weizsäcker), que nous apprendrons à lire les textes d'Henri Maldiney sur la dimension esthétique de l'existence.
Écrire un texte, composer un livre ou un film, mettre en place un atelier pédagogique : autant de situations singulières, autant de déplacements, autant d'ouvertures pour la pensée grâce à l'expérience pratique (Beaubois, Simondon). Ainsi se précise le lieu de la praxis (Laffitte), quand la « théorie » naît de la « pratique » pour la transformer en retour.
La théorie, selon Aristote, serait être au plus près des choses : observer et deviner tout à la fois ; elle « prend effet dans l'activité même de fabrication », loin de toute « spéculation abstraite » (Vassalli).
De pratiquants d'une pratique, nous devenons praticiens d'une praxis, c'est-à-dire sujets travaillés par la question, par la présence du sens (à distinguer de la signification) — sans cesse à interroger, à interpréter — et par la manifestation du désir inconscient (Freud, Lacan, Oury). Des sujets et non plus seulement des agents (Laffitte), des parlêtres selon l'expression de Lacan.
S'affranchir de l’agir de l’agent, de la force qui agit en poussant : laisser apparaître, éprouver, pâtir : le patient n’est pas passif mais il accueille. Il considère le contexte, l’ambiance, l’atmosphère, la Stimmung (Oury, etc…). Retrouver l’energeia grecque écartée par l’actus romain. La technè : quand l’art et la technique participaient d’une même épreuve, sagesse, savoir, prudence…
Celui (le poète) qui possède la technè produit l’oeuvre (poïesis) en accueillant la matière (Beaufret). Ainsi entendue, la technique peut devenir « un instrument réel d’exploration et de connaissance ». (Vassalli)
Produire ne rime pas toujours avec productivité, mais signifie fondamentalement, « conduire à l’être ou à l’existence » (Morin). En ce sens, la production a des affinités avec la création et l’invention.
« Une connaissance technique véritable ne doit pas classer les objets selon une finalité extrinsèque comme l'usage, mais selon une logique interne correspondant à leurs schèmes de fonctionnement. » (Beaubois, Simondon). Comment ça marche, comment ça fonctionne, pour vous ? (Deleuze). On s'approche tout doucement de la notion de machine…
Et la paix invoquée par Michel Serres ? Comment introduire le tiers exclus ?
Reprenons. À notre naissance nous plongeons dans un monde de signes. Il va bien falloir se débrouiller avec le « matelas des expériences » !
« Un signe, ou plutôt une sémiose, est un processus qui se produit, quelque chose qui a un cours, dont même la fin n'est pas directement saisissable. » (Balat, Peirce). Et pour qu'il y ait processus, cela nécessite trois positions. Il y a de la place pour le possible (possibilité de la possibilité, non simple opposé à l'impossible). Une nouvelle ouverture vers la création et l'invention.
La sémiose a une articulation triadique : le representamen (qualités perçues d'un objet) est reconnu pour signe d'un objet par le moyen d'un interprétant (Deledalle, Peirce).
La nature triadique de la relation se trouve dans le fait que l'interprétant devient le représentement du même objet pour un autre interprétant et ainsi de suite (Balat, Peirce).
La théorie triadique du signe selon Peirce, donnant accès tout à la fois à une logique, une phénoménologie, une philosophie est fondamentale pour la poursuite des investigations de Freud et Lacan sur la question du sujet (Balat, Oury).
Reconsidérer (triadiquement) nos modes (1) d'articulations entre nos connaissances (2) et ce que l’on nomme « cinéma » (3) …
Autant de limites, autant de sauts…
Confidences 28 bis : 16 mars 2009
En attendant Confidences 29, voici une réaction d'humeur,liée à des
images sonores enregistrées il y a quelques jours et mises en ligne sur le site, qui est une façon d'entrer dans un certain 'vif' dont le sujet concerne tous ceux qu s'intéressent au cinéma au sens le plus large du terme et ont une part de responsabilité dans sa transmission …
Cette réaction d'humeur est à lire sous la rubrique du site DANS
L'INSTANT
Confidences 28 : Automne 2008
Bientôt… après la mise à jour du site…
Confidences 27 : 21 octobre 2007
[Version
Pdf]
Depuis l’automne 2000, Ouvrir le cinéma s’attache à frayer
un chemin en vue de questionner, dans un même mouvement de pensée,
le cinéma et l’éducation artistique.
Nous nous sommes donc souciés à la fois de ce qui relève
du domaine de la connaissance et de ce qui relève du
domaine du partage,
de la relation à autrui, de la rencontre, de ce que
l’on peut
désigner par le terme d’« existentiel »,
ce qui engage à tenir compte du vécu de la personne dans sa singularité et
dans son appartenance à la collectivité.
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/style/style.html
Ouvrir, c’est multiplier les limites
Pour cela, nous avons fait appel à des savoirs qui ne se limitent pas
aux « disciplines » habituellement convoquées :
Des « notes raisonnées » du séminaire de Jean Oury à Sainte-Anne
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/reperes/JOsem.html
Sur la « limite », séance
du 20 juin 2007
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/reperes/prisnot/JO0607/JO_070620.pdf
Notes de lecture sur La notion de
dépense et La
part maudite de Georges Bataille
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/style/atable/gbataille.html
Bibliographie détaillée du séminaire en anthropologie
du visuel, de Georges Didi-Huberman à l’EHESS
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/reperes/entre-nous.html
Ouvrir : Nous avons
pris ce mot à la lettre. « Ouvrir le cinéma »
et non « Ouvrir le cinéma à… »
Ouvrir occasionne une béance qui n’existe pas sans bords, sans
limites. À la différence de la borne ou de la frontière, la limite est en mouvement constant. Elle n’est pas posée pour
qu’on l’atteigne et la dépasse, en créant un dehors
et un dedans mais pour nous servir de repères et user de notre liberté.
Multiplier les limites, c’est créer une dynamique interne, pouvoir
exister sans être enfermé.
On peut donc dire que nous avons choisi de nous placer dans le cadre d’une économie élargie
qui serait celle d’une analyse critique de nos traditions culturelles
et de nos manières de considérer les productions de l’être-homme
en relation avec la construction de son monde.
Quels moyens nous sommes-nous donnés pour multiplier ces limites, pour
Ouvrir le cinéma ?
« Praxis » du cinéma :
quand la « pratique » instruit la « théorie »
Le travail mené par Ouvrir le cinéma relève essentiellement
de la praxis : en instaurant un va et vient incessant
entre l’expérience — celle
du cinéma (inscription du mouvement de la lumière
sur un support) comme celle de la pédagogie (mise en
place d’ateliers, récits
de terrains) — et la recherche de ces limites-repères, par
le biais d’auteurs, de pensées multiples pouvant nous aider à observer
de plus près notre pratique et à forger
nos propres outils théoriques.
Les images sur le site
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/techne.html
Empruntant sa forme au montage, La rubrique Constellation présente
nos lignes de fuite en direction de ces limites, au fur et à mesure
de leur découverte :
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/reperes/constellation.html
Notions fondamentales
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/style/atable.html
Des textes à rapprocher et à travailler
Notre existence au futur antérieur (le temps,
la perspective)
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/reperes/alire.html
Le mouvement, le sens
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/reperes/alire/aliremem0406.html
notes de lecture de « Du primitif », Pierre Fédida
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/reperes/alire/aliremem0609.html
Du penser au quotidien : le carnet de bord d’Annick
Bouleau
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/style/carnetannick.html
Les comptes-rendus du groupe Ouvrir
le cinéma (2000-2004)
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/genese/seances.html
Les rubriques Terrains et Plumes donnent à lire et à voir des
dossiers complets d’ateliers en milieu scolaire, des récits d’expérience,
des entretiens avec des personnes concernées par « l’éducation
artistique » (élèves, intervenants, enseignants)
Récemment mis en ligne :
Entretien avec Pierre Kuentz, metteur en scène, dramaturge, intervenant
pour le spectacle vivant
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/terrain/ITV/pierrepantin.html
Ateliers Lumière-Méliès au Havre (1994-1995)
Analyse critique d’un des premiers programmes d’ateliers de réalisation
en milieu scolaire
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/terrain/terrain.html#Lume
Confidences 26 : 7 septembre 2006
Ouvrir le cinéma : un lieu de praxis [quand la pratique instruit la théorie]
[Version
Pdf]
Sur le site :
Où en sommes-nous à l'automne 2006 ?
Il y a le cinéma : le cinéma à l’état naissant
Si l’on s’intéresse au
cinéma par son lien avec ce que l’on
appelle l’art, terme qui s’enracine dans
la technè des Grecs,
il est nécessaire de remettre constamment en question — questionner toujours à nouveau — les
notions ou concepts communément utilisés dans le champ de
la critique et de la recherche, c’est-à-dire dans ce qui
apparaît
actuellement de la tradition.
Notre histoire culturelle n'est pas linéaire.
Le patrimoine hérité des civilisations et des générations antérieures ne demeure pas en strates bien ordonnés et étanches. Ces matériaux forment des regroupements, des "constellations",
toujours en mouvement. Leur montage brise leur chronologie.
Mais l’image est habitée par d’autres tensions temporelles :
C’est Aiôn, éternel jaillissement,
c’est Kairos,
moment de rupture et de décision qui permet dans le maintenant du
présent de fonder le temps et de le diviser en époques. « En
chacune d’elles, écrit le philosophe Henri Maldiney, le temps
s’articule
avec lui-même selon ses trois dimensions et constitue à chaque
fois un nœud dimensionnel différent : Futur, Présent,
Passé ».
Il devient alors possible d’envisager le montage à partir
du rythme, de la « tension temporelle » à l’intérieur
même du plan (Andreï Tarkovski),
l’image, comme une « dialectique à l’arrêt »,
quand « l’Autrefois rencontre le Maintenant dans un éclair » (Walter
Benjamin) et le voir, dans la « divination
visuelle », comme la mise en mouvement de la « réalité encore
invisible ».
(Carl Einstein).
La pensée binaire sous-tend le montage dans sa
mise en relation concertée de fragments. Les tensions temporelles
du rythme dans le plan auraient-elle affaire avec la pensée trinitaire (Dany-Robert
Dufour) ?
Sur ce territoire, le regard peut venir de l'image (« L'image nous regarde », Georges Didi-Huberman), l'homme répond au langage, mais c'est le langage qui parle (Martin Heidegger), et le savoir ne relève plus d’un
jeu de forces dans l'action mais d'une poétique de la présence.
Pouvoir « être saisi » par
ce qui nous arrive engage le « sentir », l' « éprouver »,
c'est à dire la connaissance par l'épreuve, avant
le « savoir » et
nous ouvre au « réel », « en cet étrange
lieu désigné par le y du il y a » (Henri
Maldiney), loin des codes et de l’ordre « informatique ».
Et dans le temps de l’expérience, quand ce qui nous arrive devient-il
une forme ?
(Georges Didi-Huberman)
Ces détours ont de quoi bouleverser notre manière de « construire nos propres outils » (Jean Oury) pour faire des images, penser le faire des
images, en imaginer sa pédagogie.
Dans sa critique du dualisme platonicien (la séparation de l'âme et du corps) Umberto Galimberti nous a entraîné dans un mouvement qui passe donc par la phénoménologie (Merleau-Ponty, Maldiney, Rovatti, Didi-Huberman) pour aboutir, grâce à Jean Beaufret, à la découverte du berceau de la philosophie et de la phénoménologie : la pensée
grecque antique. Poïesis, technè, praxis, théorie,
sont dépoussiérés et retrouvent leur fraîcheur.
Parallèlement, nous nous sommes éloignés d'une psychologie traditionnelle qui limite la notion de sujet à la
conscience pour aller vers la psychanalyse (Sigmund Freud,
Jacques Lacan, Jean Oury) intégrant le concept de l'inconscient et
la division du sujet, notamment par la distinction entre le moi,
« rivé à une image » (Jacques
Lacan, Jean Oury) et le je de l’inconscient.
Confidences 25 (24 mars 2006)
Enseigner avec le cinéma : Rencontre avec la pédagogie institutionnelle
Les Huitièmes Rencontres internationales Cinéma et Enfance qui vont se dérouler au Havre du 1er au 7 avril 2006 offrent à Ouvrir le cinéma un espace, pour pratiquer (le temps d'un stage de formation) et exposer (le temps d'une table-ronde) une manière de travailler les rapports entre le cinéma et l'école. C'est dans la rencontre avec le mouvement de Pédagogie institutionnelle qu'il a été possible de forger nos propres outils pour faire des propositions concrètes.
À la rentrée 2006-2007, ce stage sera proposé aux établissements et associations pouvant être intéressés par sa mise en place au sein de leur structure. Vous pouvez nous contacter dès maintenant. [Contact]
Stage (1er-3 avril)
Travail de groupe à partir d’une étude de cas :
un atelier d’approche du cinéma avec une classe de CM1 « Au commencement était l’image »
Le cinéma est entré à l’école. Mais habite-t-il la classe ?
Depuis un certain nombre d’années déjà, le cinéma, aux côtés des autres genres ou formes d’images, n’est plus seulement considéré comme un moyen accompagnant l’enseignement de disciplines fondées sur la relation entre un objet et une méthode (comme l’histoire, la géographie, la géologie, la sémiologie) mais il est devenu lui-même, en tant qu’objet spécifique (comme la littérature), une (nouvelle) discipline.
De l’école à l’université, on met à profit, justement, les connaissances apportées par les disciplines du premier type (histoire, sémiologie, esthétique, …) pour produire des savoirs sur les disciplines du second type (comme le cinéma), en vue de les transmettre, de les partager avec les élèves ou les étudiants, tout en étant attentifs à l’aspect sensible, émotionnel de la rencontre avec les films (dans le cas du cinéma).
Le mouvement de la Pédagogie institutionnelle fondée dans l’immédiat après-guerre autour de Fernand Oury, qui se définit à la fois comme une théorie et une pratique de la classe, peut nous apporter d’autres outils conceptuels pour imaginer notre façon de faire exister le cinéma dans la classe.
Ainsi, c’est à partir de certains de ces outils que j’ai pu comprendre davantage ce qui s’était passé lors d’un travail avec une classe parisienne de CM1. Et cela m’a permis, dans un second temps, d’élaborer des propositions « théoriques » : considérer le cinéma, dans la pratique pédagogique, comme opérateur d’une part, comme révélateur, d’autre part.
Le stage organisé dans le cadre des Huitièmes Rencontres internationales Cinéma et Enfance a pour objectif d’approcher concrètement certains outils théoriques de la Pédagogie institutionnelle au regard de documents produits ou utilisés lors de l’atelier avec les élèves parisiens, intitulé Au commencement était l’image (correspondance avec les élèves, textes et dessins des élèves, notes du maître, images et films vus par les élèves).
Ces documents et le dossier consacré à l’atelier peuvent être consultés sur l’Internet aux adresses suivantes :
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/terrain/terrain.html
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/plumes/enseigner_avec.html
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/plumes/Enseigner_avec.pdf
Le stage se veut un véritable moment de travail de groupe, où chacun sera porteur de sa propre expérience. Sa durée (trois demi-journées) favorisera le partage de ces expériences. Il s’adresse à des personnes soucieuses de rencontrer et d’approfondir d’autres voies pédagogiques d’approche du cinéma.
Le groupe formé sera restreint (7 ou 8 personnes) mais hétérogène : enseignants, intervenants, responsables culturels. La présence d’un(e) lycéen(ne) d’une terminale à option cinéma serait précieuse.
Mais aussi, il sera lui-même producteur de savoirs, restitués au public des Rencontres lors d’une table-ronde (5 avril) sous la forme de quatre interventions de 10’ soumises au débat.
Annick Bouleau.
Emploi du temps (3 x 3 heures)
#Au commencement était l’image (I)
Les repères de base :
#Au commencement était l’image (III)
Ce que nous voyons, ce qui nous regarde :Confidences 24 (12 décembre 2005)
Ouvrir le cinéma poursuit la construction d'un chemin singulier autour du geste cinématographique. Un chemin qui nous concerne tous…
Nouveau
Afin de donner davantage accès au matériau contribuant à l'ouverture de ce chemin, le site propose, dans la rubrique Entre nous, sous le titre de Prises de Notes un montage de liens à partir des séminaires de Jean Oury (pédagogie et psychothérapie institutionnelles) et de Georges Didi-Huberman (anthropologie du visuel), deux de nos principaux re(pères).
À contextes différents, montages et mises en espace différents.
Accès à la rubrique :
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/reperes/entre-nous.html
Rappel
Pour retrouver les étapes de la construction du chemin d'Olc, on peut lire :
Les traverses, textes élaborés par le groupe Ouvrir le cinéma (2000-2004) :
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/genese/seances.html
Les carnets de bord : pour l'instant, un seul est en activité, mais… avis aux amateurs !…
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/style/carnets.html
Enseigner avec le cinéma. Rencontre avec la Pédagogie institutionnelle.
Un dossier et un texte où théorie et pratique se répondent…
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/plumes/enseigner_avec.html
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/terrain/terrain.html
Le Sablier
Un groupe parisien de parole et d'écoute destiné aux Intervenants Cinéma qui fonctionne chaque premier mardi du mois (21-23 heures) :
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/ansedonia.html
Prochaine séance : mardi 3 janvier à 21 heures
Bonne fin d'année !
Confidences 23 (19 août 2005)
Ouvrir le cinéma ? Où en sommes-nous à l'automne 2005 ?
Notre histoire culturelle n'est pas linéaire. Le patrimoine hérité des civilisations et des générations antérieures ne demeure pas en strates bien ordonnés et étanches. Les matériaux hérités de la tradition forment des regroupements, des « constellations », toujours en mouvement. Leur montage brise leur chronologie.
Loin d'être linéaire, la pensée du montage serait donc davantage une dynamique, un rythme. Le temps ne serait plus à l'image de la flêche, mais du cristal. Et l'image, lourde toutes les contradictions temporelles, serait, selon Walter Benjamin, une « dialectique à l'arrêt ».
Sur ce territoire, qui devient le nôtre, à Ouvrir le cinéma, le regard peut venir de l'image (« L'image nous regarde », selon Didi-Huberman), l'homme répond au langage, mais c'est le langage qui parle (Heidegger), et le savoir ne relève plus du pouvoir de l'action mais d'une poétique de la présence.
De quoi bouleverser notre manière de faire des images, de penser le faire des images et d'en imaginer sa pédagogie.
Dans sa critique du dualisme platonicien (la séparation de l'âme et du corps) Umberto Galimberti nous a entraîné dans un mouvement qui passe par la phénoménologie (Merleau-Ponty, Maldiney, Rovatti, Didi-Huberman) pour arriver, grâce à Jean Beaufret, à la découverte du berceau de la philosophie et de la phénoménologie dans la pensée grecque. Poïesis, techne, praxis, théorie, sont dépoussiérés et retrouvent leur fraîcheur.
Parallèlement, nous nous sommes éloignés d'une psychologie traditionnelle qui limite la notion de sujet à la conscience pour aller vers la psychanalyse (Freud, Lacan) intégrant le concept de l'inconscient et la division du sujet.
C'est la présence d'écrits ou de paroles de Jean Oury, en référence à son travail autour de la psychothérapie et de la pédagogie institutionnelles, qui établit un pont entre les deux chemins majeurs (poétique de la présence et psychanalyse) sur lesquels nous avançons, paradoxalement, en même temps.
Un espace à partager : les Carnets de bord
Pendant quatre ans Olc a fonctionné sous la forme d’un petit groupe renouvelé chaque année, le temps de six réunions (de novembre à avril). Les deux dernières années, parallèlement à la lecture critique de textes, ses membres ont eu la possibilité d’en passer par le poïen : laisser apparaître des images mouvantes et sonores grâce la technique cinématographique, c’est-à-dire grâce à l’inscription du mouvement sur un support (kinesis, graphein).
Tout en maintenant cette association : lecture critique et enregistrement d’images, Ouvrir le cinéma propose un travail en réseau s’appuyant sur le site existant. [Lire]
Les mises à jour du site
Le site est actualisé en permanence. Parmi les documents récemment mis en ligne :
Enseigner avec le cinéma. Rencontre avec la pédagogie institutionnelle
Une étude de l'atelier Au commencement était l'image, à partir de concepts mis en évidence par la Pédagogie institutionnelle. Ce rapprochement conduit à une praxis du cinéma. [Lire]
Constellation 4
Un montage de citations des auteurs qui nous permettent d'Ouvrir le cinéma. [Lire]
Être tourbillon, devenir écume
Un chantier, à peine commencé, mais où vous pouvez notamment lire la première traduction française (1930) de La petite sirène d'Andersen. [Lire]
LE SABLIER
Une nouvelle initiative qui concerne les "intervenants cinéma", formateurs indépendants (étudiants, artistes, techniciens). [Lire]
Confidences 22 (23 Février 2005)
Bonjour,
Approcher le monde mouvementé, instable, hétérogène du(des) cinéma(s).
En ce début de XXIe siècle, peut-on le faire sans questionner aussi nos manières culturelles d’envisager notre rapport à la connaissance et nos modalités d’acquisition et de transmission des savoirs ? L’hypothèse “abductive” que nous faisons à Ouvrir le cinéma pour répondre temporairement à cette question est : non.
En s’appuyant sur les travaux d’un groupe de formation-recherche, actif pendant quatre ans (2000-2004), une pratique pédagogique et une production d’images mouvantes, le site d’Ouvrir le cinéma développe un tissu de parcours, un chemin de traverse multiple, afin de se donner les moyens d’ouvrir une question, multiple et une à la fois : que peut le cinématographe : quelles images pouvons nous imaginer, quelles pédagogies pouvons-nous mettre en place, comment écrire avec (et non simplement sur) le cinéma ?
Ce mode d’investigation modifie sensiblement les rapports entre “théorie” et “pratique”, tels que ces mots sont couramment entendus.
On trouvera sur le site les moyens théoriques pour questionner les pratiques et, en retour (si ce n’est l’inverse), ces pratiques (production d’images, de textes, ateliers pédagogiques) nous porteront vers d’autres questionnements, d’autres champs de savoir.
Voici les pages qui ont été actualisées ou enrichies depuis la dernière lettre Confidences (21) :
1. A table :
On a mis un peu d'ordre sur la table de travail.
Des nouveaux textes pour nous guider sur :
Questionner; Différence entre sémiotique et sémiologie; Agir/laisser apparaître : retour à la pensée grecque; Rapport de force/relations de forme : Pouvoir et Savoir selon Foucault; Pensée binaire/pensée trinitaire.
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/style/atable.html
2. Carnet de bord
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/style/carnetannick.html
3. Plumes
« Être tourbillon, devenir écume » : un texte en devenir.
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/plume/plume-cadres.htm
(Attention: cette page utilise ce que l'on appelle des 'cadres'. Il y a parfois des problemes d'ouverture (la page est en fait composée de trois pages verticales que l'on peut manipuler indépendamment).
4. Coin des amis
École et cinéma : penser la rencontre
C'est le titre du mémoire de maîtrise de Paola Martini, membre du groupe Ouvrir le cinéma pendant deux années. Il s'agit d'une étude approfondie sur le dispositif national Ecole et cinéma, à partir d'une enquête de terrain (Val de Marne).
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/coinamis.html
Merci de diffuser ces informations auprès de vos amis ou collègues. Merci de faire des liens sur vos sites respectifs.
Bonne lecture et à bientôt. Annick Bouleau.
Confidences 21 (1er décembre 2004)
Voici quelques nouveaux textes ou retranscriptions à lire sur le site :
1. Dans le domaine du cinéma à l'école :
Nous, spectateurs de LA VILLE NOIRE : retranscription d'un travail avec six classes primaires autour d'un film La Ville noire réalisé par des enfants du même âge dans le cadre d'un atelier scolaire.
Ce travail avait été sous-tendu par l'hypothèse que l'on peut entrevoir, croiser le cinéma, non seulement en suivant la voie tracée du patrimoine culturel cinématographique ('classique' ou contemporain), mais aussi, par le biais de singularités comme La Ville noire.
Le dossier au format PDF est accessible à partir de l'adresse :
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/terrain/terrain.html
2. Dans le domaine de l'histoire du cinéma :
Sur Rossellini
Entretiens avec des collaborateurs ou amis de Rossellini publiés dans deux ouvrages consacrés à ce cinéaste : ROBERTO ROSSELLINI, sous la direction de Alain Bergala et Jean Narboni, Ed. de l'Etoile/Cahiers du cinéma (1990) et VOYAGE EN ITALIE de Roberto Rossellini, par Alain Bergala aux éditions Yellow Now (1990) :
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/mon-coin/RosselliniCdC.html
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/mon-coin/RosselliniYN.html
Sur Godard
Retranscription d'un échange entre Jean-Luc Godard et son public, à l'issue d'une projection parisienne (la première) de King Lear, dans le cadre de la SEMAINE DES CAHIERS DU CINEMA, en novembre 1987 :
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/mon-coin/JLG-KingL.html
3. Dans le domaine de la critique du cinéma :
Deux textes : Bain et Ventre publiés dans Une Encyclopédie du nu au cinéma, sous la direction de Alain Bergala, Jacques Déniel, Patrick Leboutte, aux éditions Yellow Now (1994) :
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/mon-coin/bain.html
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/mon-coin/ventre.html
4. Et enfin, sur le chemin d'Ouvrir le cinéma :
Les textes de la période 2000-2004 (Olc-traverse, Olc-clairiere) vont peu à peu être disponibles également en HTML, pour une lecture plus rapide avant de les télécharger en PDF. Il y en a déjà quelques-uns. Revenez de temps en temps sur le site... (Cela va être un peu long ...) :
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/genese/seances.html
Et puis, le "chemin se fait en marchant", bien sûr, encore et toujours, même si cela prend du temps :
Je poursuis la marche et le chemin, en déposant quelques traces notamment dans mon carnet :
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/style/carnetannick.html
Ceux qui voudraient faire un bout de chemin avec moi sont toujours les bienvenus:
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/style/style.html
Bonne lecture. Merci de diffuser ces informations et de faire des liens sur vos sites respectifs quand cela est possible. Ecrivez-moi si cela vous dit.
Bien cordialement
Annick Bouleau
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