LE COIN D'ANNICK BOULEAU : FILMOGRAPHIE

observer, deviner, pratiquer

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Changer de vie : repérages

miniDV couleurs, 30', 1998.
réalisation (image, son, montage) : Annick Bouleau
Production : Ansedonia (c)


Pour faire un lien vers ce film :
http://ouvrirlecinema.org/pages/mon-coin/ab/filmo/changer.html



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La terre franche du cinéma… Penser ne rime pas avec raison
Film tourné-monté.

Ce serait :
Un film-prétexte pour un voyage de quelques heures dans la zone frontière proche de Genève, ou bien :
Un voyage-prétexte pour un film de quelques minutes…
Questionner ce lieu au moyen du cinéma, c'est inévitablement questionner le cinéma : repartir inlassablement du début — l'enregistrement d'un temps de vie — pour le pousser à ses limites et brouiller les pistes des genres codifiés.

Dialogue
— « … Car le cerveau est beaucoup plus engagé par l'ouïe que par la vue. Pour écouter, il faut penser : regarder est une expérience sensorielle, plus belle, peut-être, plus poétique, mais où l'attention a une moins grande part… »
— « Il est vrai que l'oreille est beaucoup plus créatrice que l'œil. L'œil est paresseux. L'oreille invente, elle est beaucoup plus attentive. Le sifflement d'une locomotive peut évoquer, imprimer en vous la vision de toute une gare, parfois une gare précise, parfois de l'atmosphère d'une gare, ou d'une voie de chemin de fer, avec un train arrêté…»
Orson Welles/Robert Bresson

30 décembre (1997). Un voyage-éclair, dans un petit creux du monde, entre les contreforts jurassiens et la rive godardienne du Léman, avec des sauts de puce sur la frontière. Partir pour ramener des images et penser, 'douillettement', revenue à Paris, à mon projet futur. Des images et des sons pour que les 'idées' viennent : un banal voyage de repérage, en somme.
Mais, entre la mise en forme et la pensée, il n'y a pas de frontière. Mes images étaient mes idées. Un plan s'enchaînait, littéralement, à l'autre : le tournage, c'était aussi le montage.
Je ne l'ai su qu'après-coup, 'spectatrice' de mes propres images. Un peu éberluée d'y trouver ce que j'ai souvent cherché laborieusement, cette terre franche du cinéma où il n'y a pas lieu de classer, d'ordonner en genres ou en catégories, l'enregistrement d'un temps de vie (le monde que je construis) inscrit dans ce monde dont je fais partie.
Oui, ce pourrait être le prologue pour une fiction à venir. Oui, c'est un document sur cette minuscule parcelle du ‘Kingdom of France‘. Oui, c'est un moment de ma vie. (Écrit en 1997 et très légèrement remanié en 2010).

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