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II-1.Présentation de la Pédagogie institutionnelle

Un jour, je me suis donc rendue compte que mes intuitions théoriques sont très proches des concepts (principes) élaborés, mis en avant, par le mouvement de Pédagogie institutionnelle, fondé dans l’immédiat après-guerre par Fernand Oury.
Je rappelle très brièvement ce qu’est ce mouvement et pour cela je m’appuie sur le texte de Pierre-Johan Laffitte.

La Pédagogie institutionnelle est à la fois une pratique et une théorie de la classe primaire. Elle utilise les Techniques Freinet ainsi que l’apport théorique et pratique de la Psychothérapie institutionnelle (François Tosquelles, Jean Oury, Félix Guattari, Pierre Delion).

Il faut préciser que le terme d’ « institution » ne doit pas être confondu avec ce que l’on entend couramment par « institution sociale » : il renvoie au fait d’organiser les relations entre les individus par des règles de vie, et de médiatiser leurs comportements (il y a toujours quelque chose qui fait tiers, on cherche à échapper à tout ce qui est de l’ordre du deux, du frontal, du seul face à face).

La Pédagogie institutionnelle prend en compte : le « matérialisme », les phénomènes inconscients et les phénomènes de groupe. Son objectif est de faire de la classe un milieu éducatif.

Il faut également préciser que le terme « matérialisme » fait référence à une expression de Célestin Freinet — le « matérialisme scolaire » — caractérisant la classe comme une machine, ce qui ne veut pas dire que la classe est une usine ou un automate, mais qu’elle est une machine au sens physique : un être auto-organisateur, capable à la fois de s’autoréguler et de s’autoproduire.

Définition de la machine selon le Petit Robert :

Objet fabriqué, généralement complexe, destiné à transformer l’énergie, et à utiliser cette transformation (à la différence de l’appareil et de l’outil, qui ne font qu’utiliser cette énergie).
Au sens large, tout système où existe une correspondance spécifique entre une énergie ou une information d’entrée et celles de sortie ; tout système utilisant une énergie extérieure pour effectuer des transformations, des exécutions, sous la conduite d’un opérateur ou d’un autre système
.
Nous aurons l’occasion de revenir sur la notion d’opérateur.

Pour l’instant, intéressons-nous au fait que tout système, toute situation tend à se figer. Il existe une fonction pour définir cet état, ce risque de « gel » : c’est ce qu’on appelle l’entropie :

Définition de l’entropie selon le Petit Robert :

En thermodynamique, fonction définissant l’état de désordre d’un système, croissante lorsque celui-ci évolue vers un autre état de désordre accru.


Pour évoluer, se transformer, ne pas se figer, donc exister, toute situation a besoin d’énergie, au sens courant du terme : il faut alimenter la chaudière pour produire de l’énergie et faire bouger les pistons. Les situations sociales n’échappent pas à cela, y compris la classe, qui se répète jour après jour, de 8 heures 30 à 16 heures 30.
Et face à l’augmentation de l’entropie qui guette toute situation, il faut créer sa propre néguentropie.

Pour éviter que la production baisse, que la situation ne se fige, il faut donc chercher des sources d’où tirer sa propre énergie. Pour la Pédagogie institutionnelle, ces sources qui vont alimenter la classe en activités nouvelles sont de deux ordres :

>>> L’une, c’est le monde extérieur avec lequel s’établissent des relations constantes (correspondance, enquête)

>>> L’autre, relève du désir, au sens freudien du terme, c’est-à-dire le désir inconscient, qui n’est pas une chose, ni un lieu, mais un concept pour exprimer ce qui fait qu’on va de l’avant, qu’on vit, qu’on existe. Si le désir n’entre pas en ligne de compte, les « institutions » proposées par la classe, c’est-à-dire les règles, les lois, les valeurs communes, ne pourront pas avoir « force de loi », être acceptées en tant que telles par les « sujets ». Donc la machine-classe ne fonctionnera pas.

On pourrait dire que ma façon d’expliquer mon comportement face à des textes difficiles, mais qui me concerne même je ne peux expliquer pourquoi, aurait à voir avec cette fonction de l’inconscient, et du désir inconscient. [retour]

Pour découvrir les techniques Freinet, je propose d’aller visiter le site d’une jeune professeure des écoles :

http://delphine.lafon.free.fr/

Pour la Pédagogie institutionnelle :

http://www.cepi.ouvaton.org

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