à table

observer, deviner, pratiquer

GENÈSE
au cours des séances
depuis le début


STYLE
à table

carnets de bord
> carnets d'annick


REPÈRES
à lire
constellation

entre nous
> jean oury

> jean-luc godard

> jean-marie straub

> georges didi-huberman

> p. j. laffitte/o. apprill


TERRAINS

TECHNÈ

PLUMES

DANS L'INSTANT

CONFIDENCES

LE COIN DES AMIS

LE COIN D'ANNICK B.
filmographie

CONTACT

RETOUR ACCUEIL


LES WIKI D'OLC
le livre impossible

<<<<   ••  >>>>
précédent       suivant

Analogie Fonctionnement Production/Invention Transposabilité
à partir de Gilbert Simondon. 

PAGE EN CONSTRUCTION
Cette page est ouverte en août 2016. Elle est toujours en construction en ce février 2024 mais, lit-on sur le Web, 2024 sera une "année Simondon"… En attendant on peut déjà consulter ceci : [Ouvrez !]


L'état du texte est toujours celui de 2016…
Au point où il nous semble manquer d'outils pour actualiser, remanier, développer certains documents déjà présents sur le site.
La rencontre se fait avec un texte de Vincent Beaubois, « Un schématisme pratique de l'imagination », publié dans la revue en ligne Appareil, n°16/2016 consacré à Gilbert Simondon : « Individuer Simondon. De la redécouverte aux prolongements ».
Cette revue avait déjà publié un numéro « Autour de Simondon », n°2/2008.
Pour un historique de la « Simondialisation », consultez le site du Centre international d'études simondoniennes : [Ouvrez !]

Impossible de lire immédiatement Simondon, il me faut d'abord des passeurs. D'autres fragments de textes d'autres auteurs suivront certainement.
En travaillant à partir de celui-ci de Vincent Beaubois j'ai pu repérer des notions, des manières d'approcher ces notions qui vont m'aider à développer la piste que j'ai ouverte il y a plus de quinze ans : Ouvrir le cinéma.

Quand on ouvre le cinéma, on trouve autre chose que le cinéma…
Et puis, il y a ce nouvel objet en forme de livre : Passage du cinéma, 4992. Un objet, il me semble, appauvri de beaucoup de ses potentialités si on le maintient dans la seule lignée historique du livre (tablette, parchemin, imprimé, numérique). Puisque, à mon avis, une version ebook de ce livre ne me semble pas avoir de sens. Mais il faut y aller voir de plus près !

J'ai isolé certains fragments de l'article de Vincent Beaubois, en les présentant ici selon un ordre qui va m'aider à travailler. J'ai donc commencé par la question de l'analogie. Mais il est bien sûr indispensable d'accéder parallèlement à l'ensemble du texte :[Ouvrez !]

1
« [Simondon] différencie […] l'analogie comme comparaison de rapports statiques, de rapports structuraux (simple « ressemblance » pour Simondon), de l'analogie comprise comme comparaison de rapports opératoires. La pensée analogique est ainsi la compréhension d'une opération (d'un schème) qui se trouve transférée dans un champ différent de celui de départ, non pour expliquer les similitudes entre deux champs hétérogènes, mais pour produire quelque chose. L'analogie est, pour Simondon, un principe d'invention. » (p. 8)

2
« Dans son ouvrage Du mode d'existence des objets techniques, Simondon caractérise le mode d'existence spécifique des objets techniques à partir de leur fonctionnement, qu'il qualifie à plusieurs reprises de « schème » dynamique. » (p. 5)

3
« Cherchant à comparer et à classer les objets selon une logique proprement technique, Simondon oppose le concept de « schème » à celui, plus communément admis d' « usage » : une connaissance technique véritable ne doit pas classer les objets selon une finalité extrinsèque comme l'usage, mais selon une logique interne correspondant à leurs schèmes de fonctionnement. Ainsi pour reprendre un exemple classique, une logique technique ne va pas rassembler sous une même famille un moteur à vapeur et un moteur à ressort sous prétexte qu'ils pourraient avoir le même usage, mais va plutôt faire ressortir l'analogie réelle existant entre le moteur à ressort et l'arc, ces deux artefacts présentant un schème de fonctionnement similaire (détente d'une énergie potentielle). » (p. 5)

4
« Il existe trois strates d'expression du schème technique d'un objet : 1/le « schème historique » stabilisé dans une structure donnée ; 2/le « schème linéal » qui exprime la métastabilité du schème au sein d'une même lignée ; 3/Enfin, le « schème pur » qui peut se transposer d'une lignée à une autre. […] Une valve est un objet qui sert à conduire un fluide dans un sens donné. Si l'on s'intéresse à une valve particulière, c'est-à-dire à une structure technique matériellement et historiquement déterminée, donnée hic et nunc — par exemple, un clapet anti-retour à bille — on va s'intéresser à son schème historique.
Si en revanche on s'intéresse à ce qui est commun à la lignée de clapets anti-retour, on délaisse les schèmes historiques particuliers (clapets à bille, à battant, à disques, etc.) pour s'intéresser au schème linéal. Le schème linéal commence à se détacher des contingences historiques de telle ou telle structure pour caractériser ce qui fait le propre d'une lignée technique : on peut considérer à ce titre qu'un dispositif architectural comme l'écluse, qui conduit un fluide dans une direction donnée, partage un même schème linéal avec le clapet anti-retour à bille sans pour autant partager son schème historique. Le schème linéal fait apparaître une certaine communauté technique centrée sur un principe de fonctionnement spécifique.
Simondon définit enfin un troisième niveau de schème, différent des niveaux historique et linéal : « Au-dessus de ce genre existe un schème pur de fonctionnement qui est transposable en d'autres structures ». Le schème pur décrit le principe général de l'opération d'une valve, à savoir le fait d'assurer une écoulement asymétrique. Ce schème pur est ainsi commun à différentes lignées comme celle des valves mécaniques (clapets anti-retour) et celles des valves organiques (le coeur, les artères et les veines), les vaisseaux sanguins assurant aux-mêmes un écoulement asymétrique du sang. Le schème pur permet de caractériser une opération commune non plus au sein d'une même lignée, mais entre des lignées différentes, dessinant ainsi communauté technique trans-linéale.
Cette transposabilité du schème pur est ce qui permet de définir le schème comme étant « trans-structurel » : de l'analyse du schème historique d'une structure déterminée, on peut opérer ce que Simondon appelle une « analogie réelle » transposant ce schème opératoire à des structures différentes. Simondon lui-même opère ce genre de transposition lorsqu'il montre qu'il existe une analogie réelle entre le moteur à ressort (que l'on trouve dans les montres par ex) et l'arc, tous deux présentant le même schème pur de fonctionnement consistant en l'emmagasinage d'une énergie restituée ensuite par détente ; ou bien lorsqu'il parle du « schème de relaxation » comme étant commun à la fois au fonctionnement d'une fontaine intermittente et au phénomène du tremblement de Parkinson. » (p. 6-7)

5
« Une connaissance technique véritable n'est pas, pour Simondon, une connaissance spécialisée d'un type particulier de structures. Elle est, au contraire, une connaissance transversale, un schématisme de l'imagination pistant les lignées techniques et se baladant dans les phylums : suivre une lignée, c'est ainsi bondir de la veine au clapet anti-retour, de l'arc au moteur à ressort. L'avènement d'une invention, c'est-à-dire d'une réorganisation nouvelle de la structure d'une chose, ne se fait donc pas à la faveur du pur esprit humain, mais de la capacité de se brancher cognitivement, affectivement et pratiquement sur des lignées techniques, venant suivre des relations analogiques dynamiques. » (p. 8)

6
Chez Simondon, […], la généralité du schème (en tant qu'il est transposable) vient de son caractère trans-linéal, la pensée se plaçant en revanche toujours du côté de l'invention particulière. […] La capacité inventive n'est pas de l'ordre du jugement réfléchissant parce qu'elle n'est pas un jugement : elle est d'abord un rapport pratique aux choses au sens d'une participation sensori-motrice, elle est autant une connaissance qu'un affect et une action.
« […] l'invention technique ne se fait jamais à partir d'une intention humaine prescriptrice. Elle naît plutôt d'une coopération entre le concepteur et la réalité technique : « l'inventeur ne procède pas ex nihilo, à partir de la matière à laquelle il donne forme, mais à partir d'éléments déjà techniques. ».
La schématisation ne se produit que par cette collaboration entre humain et technique. […] Le schème simondonien joue ainsi dans le sens inverse du schème kantien : il n'est pas soumission de l'expérience au pouvoir de l'esprit, mais ouverture de la pensée par l'expérience pratique. C'est une réalité extérieure, se définissant à partir d'un réseau d'objets, d'un branchement de lignées, qui entre en relation dynamique avec une pensée elle-même dynamique. Le schème est bien un principe de constitution, mais il appartient d'abord à la genèse de l'objet. » (p. 9)

 

Ouvrir le cinéma

   
s