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L’inconscient [contexte 1] [contexte 2] [contexte 3]
Michel Foucault, « Philosophie et Psychologie » (1965), in Dits et Écrits, tome I, Gallimard, p. 438-448.
« Je pense d’ailleurs que c’est autour, précisément, de l’élucidation de ce qu’est l’inconscient que la réorganisation
et le redécoupage des sciences humaines se sont faits, c’est-à-dire essentiellement autour de Freud, et cette définition positive, héritée du XVIIIème siècle, de la psychologie comme science de la conscience et de l’individu ne peut plus valoir, maintenant que Freud a existé. »
Jacques Lacan, intervention à Bruxelles, 26 février 1977, à retrouver dans le Pas-Tout-Lacan.
« … Où sont-elles passées les hystériques de jadis, ces femmes merveilleuses, les Anna O., les Emmy von N… ? Elles jouaient non seulement un certain rôle, un rôle social certain, mais quand Freud se mit à les écouter, ce furent elles qui permirent la naissance de la psychanalyse. C'est de leur écoute que Freud a inauguré un mode entièrement nouveau de la relation humaine. Qu'est-ce qui remplace ces symptômes hystériques d'autre fois ? L'hystérie ne s'est-elle pas déplacée dans le champ social ? […]
Que Freud fut affecté par ce que les hystériques lui racontait, ceci nous paraît maintenant certain. L'inconscient s'origine du fait que l'hystérique ne sait pas ce qu'elle dit, quand elle dit bel et bien quelque chose par les mots qui lui manquent. L'inconscient est un sédiment de langage.
[…]
C'est curieux, un symptôme hystérique : ça se tire d'affaire à partir du moment où la personne, qui vraiment ne sait pas ce qu'elle dit, commence à blablater…
Cet inconscient auquel Freud ne comprenait strictement rien, ce sont des représentations inconscientes. Qu'est-ce que ça peut bien être des représentations inconscientes ? Il y a là une contradiction dans les termes : unbewusste Vorstellungen. J'ai essayé d'expliquer cela, de fomenter cela pour l'instituer au niveau du symbolique. Ça n'a rien à faire avec des représentations, ce symbolique, ce sont des mots et à la limite, on peut concevoir que des mots sont inconscients. On ne raconte même que cela à la pelle : dans l'ensemble, ils parlent sans absolument savoir ce qu'ils disent. C'est bien en quoi l'inconscient n'a de corps que de mots.
[…] C'est ce qui frappe dans les Studien über Hysterie, c'est que Freud arrive presque, et même tout à fait, à (dégueuler) que c'est avec des mots que ça se résoud et que c'est avec les mots de la patiente même que l'affect s'évapore.
Il y a un type qui a passé son existence à rappeler l'existence de l'affect. La question est de savoir si oui ou non l'affect s'aère avec des mots ; quelque chose souffle avec ces mots, qui rend l'affect inofffensif, c'est-à-dire non engendrant de symptôme. L'affect n'engendre plus de symptôme quand l'hystérique a commencé à raconter cette chose à propos de quoi elle s'est effrayée. Le fait de dire : 'elle s'est effrayée' a tout son poids. S'il faut un terme réfléchi pour le dire, c'est qu'on se fait peur à soi-même.»
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